Thomas Piketty, le messie des Etats-Unis

Publié le 28 Avril 2014

« Or, en démocratie, donner un sens aux inégalités, c'est vital : elles ne sont acceptables que si elles sont justifiées, comme il est dit d'ailleurs dans l'article 1 de la Déclaration des droits de l'homme de 1789 : « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. » « Utilité commune » signifie, tout simplement, qu'il n'y a pas plus d'inégalités que ce qui est strictement nécessaire à l'intérêt de tous. »

Thomas Piketty - A propos de son livre, Le Capital au XXIème siècle

C’est marrant, comme un économiste français identifié de gauche et connu moyennement du grand public, se voit accordé les plus grandes faveurs des médias qui lui reconnaissent une pensée à suivre… après qu’il ait commencé à avoir un succès fou outre-Atlantique.

 

Parce que les USA s’intéressent à lui, on le voit moins comme un rouge dangereux ?

 

Mais en fait, scoop : il n’a jamais été rouge. On n’a pas affaire à un marxiste effréné. N’empêche qu’il veut toucher au capital, et là, pour une fois, on crie au héros.

Extrait interview :

Que peut-on faire, concrètement ?

« Permettre à ceux qui n'ont rien d'accéder à un patrimoine. Et dépasser ainsi, sous une forme pacifique, les contradictions liées à l'emprise de l'héritage et des très hauts patrimoines sur la société. Sinon cette contradiction se résoudra par la violence. Je propose une idée simple : l'instauration d'un impôt progressif sur le capital, complémentaire de l'impôt progressif sur le revenu. Il ressemblerait à l'ISF (impôt sur la fortune) : on paye par tranches en fonction de son patrimoine. Mais il serait beaucoup plus systématique et progressif. Entre 1 et 2 millions, vous payez 1 % ; entre 2 et 10 millions, vous payez 2 %... et jusqu'à 5 % ou 10 % sur les patrimoines de plusieurs milliards. Taxer le capital, donc, non pas pour se venger des plus riches, comme le craignent certains, mais pour éviter que les plus hauts patrimoines ne progressent, structurellement, trois ou quatre fois plus vite que l'économie. Et pour garder le contrôle d'une dynamique mondiale explosive. »

Thomas Piketty, le messie des Etats-Unis

Son livre mérite certainement d’être lu.

 

« Le capitalisme et les marchés devraient être les esclaves de la démocratie et pas le contraire. »

 

Pour se rendre compte des choses intéressantes qui peuvent être dites par ceux qui veulent réguler le capitalisme.

Pour se rendre compte également que de toute façon, il n’y a pas à avoir peur des économistes rouges parce qu’on ne leur donne pas de place dans le débat (Frédéric Lordon, par exemple). Ce qui sera le plus gaucho, ce sera de demander à mettre des règles pour équilibre le système capitaliste. Mais la question de savoir si on peut garder le capitalisme ou essayer/changer de système (pas forcément communiste d’ailleurs), elle a disparu.

Rédigé par t-as-vu-ma-plume

Publié dans #Le Canard se déplume, #Je prends ma plume...

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