Je suis de retour, j'ai vu "Merci Patron" et j'ai la patate!
Publié le 29 Février 2016
Vous l'avez peut-être remarqué, j'ai été absente. Du blog, des réseaux sociaux, du monde en général pour partir là où il y a du super soleil et de l'eau baignable en plein mois de février.
Je vous en ferai un petit récit bien comme il faut. Je reviens donc en pleine forme, ai changé de ville et commence un nouveau travail demain.
De quoi se dire "Elle est pas belle la vie?" (slogan de mon voyage, justement).
Cela ne m'a pas empêché de réfléchir et de rester l'esprit en éveil, notamment concernant un film que j'ai pu avoir fin janvier en avant-première et qui est sorti le 24 février dans les salles, j'ai nommé "Merci Patron!", de François Ruffin.
J'avais peur que ce film reste confidentiel et ne connaisse pas le destin plutôt sympa des "Nouveaux chiens de garde". Mais ça a l'air en réalité bien parti et je m'en réjouis.
"Merci Patron!", c'est un documentaire militant et une comédie en même temps.
Amis du Medef s'abstenir, évidemment. Mais je ne suis pas sûre que vous soyez très nombreux ici. Le film décrit les dégâts causés par la destruction de toute une industrie textile du Nord-Pas-de-Calais (ça tombe bien, 'est là que je vis maintenant d'ailleurs), par le fait d'un seul homme, Dieu en personne, Bernard Arnault.
François Ruffin, qu'on connait comme un compagnon de Daniel Mermet à Là-bas si j'y suis, et fondateur de Fakir, un journal picard, n'y va pas de main morte. Il montre le visage des premières victimes du richissime Bernard, ce qui est autrement plus parlant que de simples chiffres. Mais surtout, il prend le parti du cynisme, en arborant un T-shirt "I love Bernard" en prétendant vouloir réconcilier les salariés avec leur ancien patron. Puis, quand il voit que ça ne marche pas, il contribue à préparer une sorte de coup de filet, pour prendre en flag les acteurs du système mesquin-parano d'LVMH. Pour notre plus grand plaisir. J'étais venue voir un documentaire, j'assiste à une véritable comédie qui aurait pu être écrite tant certaines répliques sont saisissantes et:ou drôles.
Bon, après, de l'aveu même de François Ruffin, c'est artisanal, donc le son et l'image ne sont pas d'une qualité digne des films qui ont été récompensés aux Césars ou aux Oscars. Mais cela ne gêne pas l'impression générale. Au contraire, on se sent encore plus proche de ceux qui sont filmés.
La morale de ce film, c'est que les dominateurs, finalement, ont les foies.
"On est plus fort qu'ils ne le pensent et ils sont plus fragiles qu'on ne le croit"
Alors si avec ce billet, j'arrive à convaincre au moins une personne d'aller le voir, j'aurai fait ma part du boulot!
"Merci patron!", petit caillou dans la chaussure de Bernard Arnault
Lille, 19 fév 2016 - "On est plus fort qu'ils ne le pensent et ils sont plus fragiles qu'on ne le croit": dans "Merci patron!", en salles mercredi, cette maxime, érigée en morale, entend raviver la
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