Objectif Terre – Présentation d’un passionné de photos et d’oiseaux

Publié le 13 Février 2013

Je vous présenterai Laurent Dumas, ce photographe tout jeune et déjà confirmé en plusieurs billets, puisque j’aurai l’occasion de publier pas mal d’articles avec ses textes et photos, si tout va bien. Il y a beaucoup à dire, et pas mal à montrer aussi !

Laurent en chiffres

Il a 15 ans, et c’est depuis 4 ans qu’il s’intéresse de très près à la photographie animalière et à l’étude de ses sujets.

Côté technique, il a adopté depuis 3 ans la prise de vue reflex. « J'en suis encore au balbutiement de ma technique puisque je touche un peu à tout, de près ou de loin. Par exemple, l'an dernier ma discipline de travail s'est orientée sur le sombre, la filtration de la lumière ou encore le noir et blanc. Cette année, j'étudie plutôt le graphisme, et non la composition, et je retrouve la couleur. »
La photo, pour lui, n’est pas une affaire de hasard ou de seule beauté de l’instant. C’est beaucoup de kilomètres de marche pour atteindre son objectif, et pas mal d’heures à obtenir le moment propice, la bonne prise de vue.

Son engagement ? La protection des espèces

Répertorier les espèces animales et végétales sur un tronçon entier de la Garonne… difficile, et surtout courageux. « Mon grand projet de cette année, puisque l'an dernier, j'ai établi des comptages viables, est de faire protéger cet endroit magique notamment victime d'un braconnage trop fréquent et d'une dégradation flagrante. Je dois donc déposer un dossier après de ma mairie... »

Son dada ? les oiseaux

« Cela fait 5 ans que j'étudie les oiseaux, et pour l'instant, c'est ma GRANDE passion! 
J'envisage de monter au dessus de 3500m dans les neiges pyrénéennes sur l'un des secteurs les plus hauts et sauvages, côté espagnol pour photographier le lagopède (un vrai fantôme), l'hermine (peut-être), le bec croisé des sapins, et l'isard! S'en suivra un travail plus "humide" dirons-nous sur le butor étoilé que je compte suivre, je l'ai observé pour la première fois fin décembre...Et tout ça sur le lac de Lacanau. C'est un migrateur parmi les plus rares en Europe que j'ai eu la chance d'observer par 3 fois... »


Son talent ? déjà reconnu !

Il a déjà été primé en concours internationaux, deux fois, et s’est retrouvé le seul finaliste français de sa catégorie à l’élection du meilleur photographe de l’année. Plein d’ambitions, il ne compte pas s’arrêter là.

Voici donc la première image proposée par Laurent Dumas, avec un texte qui en dit long sur le travail et la passion qu’implique de photographier cet oiseau et dans ces conditions… comme quoi, écrire permet de rendre compte du mérite que cela représente.

 

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L’aigrette garzette

Cette image date de cet été, quand le niveau de la Garonne était encore bas. A ce moment-là, mon travail de relevés, et d'observation battait son plein. Chaque jour, je passais 1, 2, 3 ou 4 heures sur le fleuve, sur des gravières que je pouvais atteindre chargé de mon matériel sur le dos. Ca faisait déjà un an que je suivais quotidiennement (ou presque) un groupe de 7 aigrette garzettes implantées sur un tronçon de 1 Km. Cet été là, j'ai eu beaucoup de chance: les affûts au sol n'étaient pas trop inconfortables et la place de camouflage était un vrai théâtre. Après les crues, je ne suis pas certain de le retrouver ce printemps tel que je l'ai quitté. Mes nombreuses observations m'avaient amené à choisir cette gravière plutôt qu'une autre pour différentes raisons: orientée à l'ouest, au coucher du soleil, elle offrait un impressionnant spectacle, du fait du bas niveau de l'eau (c'est là le propre des gravières), elle était accessible et très fréquentée des oiseaux pour une pêche très rentable...

Ce soir-là, j'avais passé deux heures sur le fleuve. Il y avait parmi mon petit groupe d'artistes une aigrette en particulier qui se détachait chaque jour un peu plus. Très jeune et peu expérimentée (manifestement), elle dansait véritablement devant mon objectif à chaque nouveau "harponnage" et dans une pluie de lumière, elle battait des ailes en tentant de rattraper sa victime échappée! ENORME!

L'image s'est faite autour de 18h, quand le soleil commence à montrer ses plus beaux rayons. Il était donc relativement tôt mais pour mettre l'oiseau en valeur et obtenir ce rendu j'ai poussé mon boîtier à 1/5000ème de seconde, abaissé les ISO, sous exposé l'image et ouvert le diaphragme autant que je le pus sur mon télé-objectif.
L'image m'a demandé une grosse perf puisque situé très loin et séparé de la danseuse par plusieurs souches, j'ai dû user du plus gros de mes zooms: 300mm, mon autofocus ce soir-là n'était pas de mon côté, j'ai donc dû en manuel...!!!

L'aigrette garzette est un ciconiforme (=aigrettes, hérons, butors..) très fréquent en France, elle niche en colonie et la plupart hivernent en Afrique. Celles que je photographie sont présentes à l'année. Elle est très petite (55-65 cm) pour un échassier de ce type...Elle a les pattes jaunes et le bac noir: c'est ce qui la caractérise. En période nuptiale, elle arbore deux longues et fines plumes au niveau de la nuque. C'est très beau. Longtemps, les aigrettes ont longtemps été chassées pour ces plumes magnifiques que l'on ajoutait aux chapeaux des dames.

 

Rédigé par t-as-vu-ma-plume

Publié dans #A la croisée des arts

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