Comment rendre compte simplement d'une actu difficile

Publié le 23 Juillet 2013

Une nouvelle dépêche de David Courbet, pour continuer de découvrir les dépêches style AFP.

Je fais certainement partie de la masse de gens qui ont considéré (ou considèrent toujours) qu'une dépêche AFP ne correspond pas tout à fait à l'idée qu'on se fait du journalisme.

En fait, la dépêche en est la base, du journalisme: recherche de l'info, décortiquage, rendre compte des éléments les plus importants de ce qu'on veut raconter.

Et c'est pas du gâteau quand on est censé passer à travers tous les pièges tendus par des communiqués de presse vides de sens, des discours fumeux, des actions à l'autre bout du monde et mal communiquées...

Pour moi, cette dépêche illustre l'importance de ce travail de fond, de cette première étape. Et le sujet fait que c'est d'autant plus intéressant.

Et en fait, ce n'est pas le style dépêche qui est à critiquer. Non, ce qu'on devrait davantage critiquer, c'est le fait d'être contraint à lire, en tant que lecteur d'un journal supposé avoir une ligne éditoriale, des dépêches en brut alors que les journalistes dudit journal devraient travailler le texte reçu pour nous apporter la touche manquante: l'analyse moins objective et la ligne éditoriale.

Ce qu'on attend d'un journaliste qui n'est pas à l'AFP, c'est qu'il réinterprète ce qui pourrait s'apparenter à un télégrammee pour nous livrer un vrai récit analytique et argumenté.

Mais pour ça, difficile de se fier à Internet.

Et oui, la bonne presse, ça doit s'acheter en format papier...

Bref, place à David Courbet.

Comment rendre compte simplement d'une actu difficile

Mali: "victoire militaire indéniable" mais lacunes "logistiques et tactiques" (Assemblée)

L'intervention de la France au Mali s'est soldée par une "victoire militaire indéniable" mais a été émaillée de lacunes "logistiques et tactiques", estime la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'opération Serval, dans un rapport présenté mercredi.

"La France est intervenue légitimement au profit d'un État faible dans une zone instable (...) et a su, malgré d'importants défis, apporter une victoire militaire indéniable et montrer sa détermination à lutter contre le terrorisme", ont expliqué les députés Christophe Guilloteau (UMP) et Philippe Nauche (PS), rapporteurs de cette mission d'information constituée fin janvier au sein de la commission de la Défense de l'Assemblée pour contrôler le déroulement des opérations au Mali.

Ils ont rappelé que l'intervention française, survenue le 11 janvier dernier après demande du président malien, Dioncounda Traoré, répondait à un triple objectif : "arrêter l'avancée des groupes terroristes djihadistes, préserver l'existence de l'Etat malien et favoriser l'application des résolutions internationales".

La mission, qui s'est déplacée fin mai à Bamako, a loué l'intervention des forces françaises et leur "parfaite maîtrise du feu ayant évité des dégâts collatéraux", précisant qu'elles avaient "en face, une force technologique moyenne".

Elle a toutefois souligné que si l'armée pouvait se satisfaire de ses équipements les plus modernes, tels l'hélicoptère Tigre, les canons Caesar "à la précision parfaite" ou les avions Rafale et Mirage, l'opération Serval avait montré les limites de certains matériels existants, le plus souvent anciens.

L'hélicoptère Gazelle, bien que très agile, a été pointé du doigt pour sa vulnérabilité, notamment son manque de protection ayant mené à la mort du pilote Damien Boiteux dès le premier jour de l'intervention. L'hélicoptère Puma souffre, lui, d'un manque d'autonomie, selon la mission.

Stabilisation politique du pays

Les deux rapporteurs ont également souligné le manque de drones et les difficultés à récolter des renseignements sur place, amenant à compter principalement sur le soutien américain auquel s'est ajouté l'appui indispensable des forces européennes, en particulier pour le ravitaillement aérien.

"Cette dépendance à nos alliés limite fortement notre autonomie stratégique qui est pourtant la stratégie française depuis plusieurs décennies", a précisé le député Philippe Nauche avant de critiquer "les limites des mécanismes européens de gestion de crise existants".

Contrairement à l'intervention armée en Afghanistan, regroupant plusieurs pays sous l'égide de l'Otan, l'opération Serval avait été menée seule et rapidement par la France.

"Le soutien qui a été apporté par certains pays européens, surtout pour le support stratégique et le ravitaillement en vol montre que de la mutualisation existe. Mais si elle montre qu'une Europe de la défense n'est peut-être pas hors d'atteinte, elle a toutefois des limites qui ont trait aussi à la capacité de décider".

L'opération militaire achevée, quelque 2.000 soldats doivent encore rester sur place jusqu'à fin août pour sécuriser le territoire malien, notamment à Kidal et dans le nord du pays, en vue de l'élection présidentielle prévue les 28 juillet et 11 août prochain.

Fin mai, le surcoût de l'opération Serval s'élevait à environ 250 millions d'euros, dépenses de masse salariale et de fonctionnement inclus.

La commission de la défense a rappelé que la stabilisation du Mali nécessitait une réponse politique, outre l'aspect sécuritaire assuré par les forces françaises - 1.000 soldats d'ici la fin de l'année - en appui aux forces maliennes et aux casques bleus de la Minusma, la force des Nations-Unies au Mali. Si la France "a permis à cet Etat de retrouver une forme d'indépendance", elle "doit à présent aider à la reconstruction démocratique du pays".

Le rapport précise ainsi que les priorités consistent à "reconstruire un Etat, une économie que des années de trafic et de clientélisme avait minée, sinon détruit, et des fonctions régaliennes" telles les douanes et des services publics élémentaires.

Rédigé par t-as-vu-ma-plume

Publié dans #Compagnons de route, #Le Canard se déplume

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