Dix mots sur un voyage (I)
Publié le 3 Février 2011
« Le réseau lecture Vallée de l’Ubaye et ses antennes (bibliothèques de Barcelonnette, La Condamine, Jausiers et Méolans-Revel) propose de participer auconcours d’écriture autour des dix mots sélectionnés pour célébrer la semaine de la langue française et de la francophonie qui aura lieu du 13 au 20 mars 2011. » Voilà ce qu’on peut lire sur ce blog : http://www.livre.alpes-haute-provence.fr/
J’ai voulu participer et ai décidé de mêler deux intentions en un seul projet. Fugues en Afrique du Sud, dans mon esprit, c’était à l’origine un récit de voyages, de rencontres et de complicité amoureuse. Ce concours d’écriture, dont le thème est la solidarité, a permis d’apporter une touche supplémentaire à mon récit imagé.
J’avance lentement mais sûrement dans la rédaction. Tantôt ça me paraît vide, tantôt ça me paraît mièvre, et parfois je suis contente de moi. Du coup j’attends la fin de l’écriture pour prendre suffisamment de recul.
Voilà donc les cinq premiers mots imposés du concours, illustrés à ma façon…
Accueillant
Je ne pensais pas que je pourrais, en quelques jours découvrir trois mondes différents. Mais cette troisième petite planète s’offre désormais à moi, dans une robe d’un magnifique vert et frémissante.
Nous roulons sur une route trouée qui n’en finit pas. Nous voyons des vallées et des montagnes et j’ai soudain l’impression qu’Hugo m’emmène dans un monde créé seulement pour nous deux.
Agapes
Avec trois nouveaux curieux qui nous rejoignent, nous ne passons pas inaperçus en arrivant au snack.
Hugo commande pour moi du pap et du poulet grillé, afin que je m’initie à la nourriture locale.
Nous mangeons tous ensemble avec les doigts, échangeant les différents plats commandés. Ces plats inédits prennent des allures d’agapes et nous ne voyons pas le temps passer.
Avec
Notre voiture et nous nous aventurons sur les chemins de terre et de cailloux, avec de chaque côté des champs déserts. Nous devons nous activer pour désembuer les vitres, et il est difficile de voir ce qui se trouve au-delà de trois mètres.
Chœur
Hector Pieterson s’est pris une balle dans le dos par les policiers durant l’émeute. Il avait treize ans. Au départ les manifestations étaient empreintes d’une joie inédite. Aujourd’hui, le mémorial érigé en hommage à l’adolescent, verse constamment ses larmes dans une fontaine, mais les manifestations annuelles de commémoration restent pleines de sourire, au travers des chœurs de Soweto.
Nous arrivons devant le mémorial. Il est illustré d’une photographie d’un camarade d’Hector Pieterson qui le porte dans ses bras en pleurant. On m’a prise en photo devant.
Complice
« Ils arrivent », me chuchote Hugo.
Mes mains se crispent sur la paire de jumelles lorsque j’aperçois un éléphant qui sort en pleine lumière, quasiment face à nous, et avance nonchala mment vers l’eau tranquille. Il est très vite suivi par plusieurs membres de sa famille, éléphanteaux compris. Nous comptons quatre, cinq, six éléphants… puis un trio vient se joindre au cortège.
Et nous assistons alors à un spectacle d’une rare sérénité. La famille trempe les pattes dans l’eau et s’y repose. Nous prenons des photographies puis nous laissons aller à la contemplation. Quelques jeunes spécimens jouent allégrement, disparaissent sous l’eau, réapparaissent bruyamment et tout en éclaboussures. On dirait qu’ils sourient. On n’entend que le bruit de leurs mouvements dans l’eau et le chant des oiseaux.
A bientôt pour la deuxième partie du voyage!