Les mots de l'Huma
Publié le 18 Septembre 2012
Ce week-end, il s’est passé beaucoup de choses à Paris : Technoparade, journées du patrimoine, et fête de l’humanité. J’ai opté pour le troisième choix et en ai profité jusqu’à plus soif.
Ce n’était pas mon baptême, puisque j’y étais allée en 2011, mais ces deux jours et demi gardaient une saveur de découverte. Découverte de certains mots qui ressortaient plus que d’autres. Je ne parle pas forcément de politique ici, mais de paroles et expressions qui ont eu l’opportunité d’éclater au grand jour. Et ça fait du bien.
HUMANITE
Ca tombe sous le sens, de mentionner ce mot en premier. Sauf que la fête de l’Humanité n’en a pas que le nom. Elle en a aussi l’esprit. Je pense, étant tout de même peu expérimentée des grands festivals (à part Pukkelpop en Belgique où j’ai failli mourir), qu’il est très rare d’avoir l’occasion de participer à d’aussi grands rassemblements (plus de 600 000 personnes en tout) sans qu’il n’y ait aucun débordement, ni aucune teinte de mauvaise humeur. Pourtant, l’alcool coulait à flot, la politique était sur toutes les tables et le lieu était propice à la concurrence des stands de représentation de la gauche dans les régions françaises et partout dans le monde. Pouvoir déambuler en n’échangeant que des sourires avec ceux qu’on croise, cela fait du bien et coupe du quotidien parisien.
Après, je ne dis pas qu’en coulisse et côté personnages politiques, ça n’a pas tourné à la soupe à la grimace (vu le nombre de partis représentés et qui veulent se faire une place). Mais si querelle il y a eu, on n’en a pas vu la couleur.
FREEDOM
Double privilège qui aura pu donner un vrai sens au mot « liberté », et de la meilleure des façons. Salah Hamouri, franco-palestinien libéré en décembre 2011 après presque 7 ans d’emprisonnement en Israël, est venu à la tribune dimanche 16 septembre remercier ceux qui l’avaient soutenu et médiatisé sa situation (au premier rang desquels le journal L’Humanité).
Et puis, et puis… Barbara Hendricks, voix sublime, a d’abord parlé pour évoquer le sort des réfugiés au Mali. Puis elle a chanté, a capella et de son timbre de cantatrice, le gospel Oh Freedom. Un grand moment de privilège qui nous a tous scotchés et qui aura arraché quelques larmes à certains d’entre nous.
AGORA
Lieu de débats s’il en est, vu que l’écrasante majorité des intervenants sont très à gauche (très maigre représentation du PS, et quelques « courageux » UMP ont fait le déplacement). N’empêche, même une orientation d’entrée de jeu dans les débats n’implique pas nécessairement que tout le monde est d’accord. Nucléaire, traité européen, éducation, arrivée au pouvoir de François Hollande et j’en passe ont été moulinés à qui mieux mieux dans l’espace Agora et dans l’ensemble des autres stands.
VOYAGE CULINAIRE
Note à moi-même, il faut que je trouve une bonne recette d’Arepa, spécialité colombienne !
Tout cela pour dire que la Fête de l’Huma ne porte pas qu’un message politique, message tout de même très important. Elle permet de revenir à l’essentiel du rapport humain, qui s’appuie sur la rencontre. Ce n’est qu’en vivant cela qu’on peut ensuite parler de ce qui s’y traite en matière de politique. Sinon, on n'a pas compris grand-chose.