Une actualitté chargée pour la rentrée

Publié le 28 Août 2012

La rentrée des classes arrive toujours trop tôt. Il était bon le temps de l’éloignement de l’ordinateur, des JO, du soleil que j’aurai chassé jusqu’en Italie pour prendre quelques couleurs, de l’insouciance d’être en été et encore étudiante…

On a l’impression qu’avec la fin du mois d’août, une méchante gueule de bois arrive. Le gouvernement revient et les sondages sont déjà au rendez-vous ; les conflits en Syrie reviennent dans l’actualité, puisque pendant les vacances on ne veut pas avoir à se dire que des gens sont malheureux sur notre planète ; bientôt la rentrée littéraire avec déjà le top (ou flop ?) de Gallimard qui sort son poids lourd proclamé de 2012 ; le soleil qui décline tout doucement ; les comptes en banque qui se mettent au rouge car les rentrées de septembre sont de plus en plus chères etc.

 

Pour moi, ça va être un peu du rush mais dans le bon sens. Fin de stage, boulot trouvé pour le 3 septembre (je me sens TRES chanceuse), mémoire et rapport de stage quasi-finis et des bricoles. A Paris je reste, pour le moment.

Côté écriture, je reprends avec plaisir du service sur ce blog, même si je vais devoir diminuer un peu le débit à deux articles par semaine, en comptant vos contributions ; j’ai commencé l’écriture de ce qui devrait être le troisième roman de terroir (après Aix en Provence et Manosque, direction Amsterdam), je dois me mettre à chasser les éditeurs pour le deuxième roman (le manosquin) et recommencer la promo du premier (Nouvelle Lune, l’aixois) puisque je suis sélectionnée pour un autre concours, à l’échelle de mon département cette fois, pour janvier 2013.

Préparez-vous à être sollicités, donc.

 

C-est-la-rentree-des-DEMAIN.jpg


Pour cette rentrée, je suis prise par des questionnements d’actualitté (faut d’orthographe volontaire). En lisant quelques articles du Monde, dont le but a été parfois d’apporter du désuet pour la saison des doigts de pied à l’air, je me suis demandé jusqu’à quel point on pouvait user et abuser de l’objet livresque pour justifier des attitudes proprement dégueulasses.

Deux exemples tout frais : un article commence par nous rappeler la fantastique bouille de Romain Duris dans un film adapté d’un roman de Douglas Kennedy, très beau (le roman, pas Douglas Kennedy), j’ai nommé L’Homme qui voulait vivre sa vie. Pour faire court, l’histoire est celle d’un homme qui découvre que sa femme le trompe, qui tue par accident l’amant, et qui, paniqué, s’enfuit et change d’identité (il y a un goût de rédemption, sans allusion religieuse aucune, qui donne de la sympathie à ce « héros »). Quel beau prétexte pour raconter dans l’article l’histoire de cet homme, qui a du jour au lendemain laissé tomber sa femme et son fils (qui soit dit en passant est trisomique), et vit avec une nouvelle identité, dans une nouvelle région, avec une nouvelle épouse, depuis dix ans !

Avoir de la sympathie pour un personnage fictif qui représente certaines de nos angoisses ne doit pas inciter à éprouver de l’empathie pour quelqu’un qui met à exécution ce type de fantasme (disparaitre sans laisse de trace et tout recommencer) en laissant des dégâts  humains derrière lui. Le livre de Douglas Kennedy ne devra pas être l’avocat de cet homme si sa première femme le retrouvait et décidait de porter plainte pour abandon de famille.

 

Tu m’étonnes qu’avec ce genre d’amalgames perpétuels entre la fiction et la réalité, un certain Richard Millet (du comité de lecture de Gallimard) se permette d’écrire Eloge littéraire d'Anders Breivik, ou qu’on accuse carrément les œuvres fictives de provoquer des massacres dans le vrai monde (Batman…)

 

Lisez, lisons, et contentons-nous de lire et de prendre la lecture et l’écriture simplement pour ce qu’elles sont : un moyen raffiné de communication, une formidable occasion d’évasion, un exutoire, une opportunité d’enrichissement linguistique et culturel… Et ça, c’est déjà énorme.

Rédigé par t-as-vu-ma-plume

Publié dans #Le Canard se déplume

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