Quand le féminisme se mord la queue

Publié le 6 Octobre 2013

Un exemple. Le foot féminin (parce que j’ai vu un match chouette le 29 septembre dernier, Lyon-Paris). Ce milieu pourrait être l’une des illustrations de la grande supercherie de ce que nous pensons avoir gagné, au nom du féminisme.

J’estime qu’il n’est pas la peine de le préciser mais je le fais quand même. Je ne dénigre pas le féminisme, bien au contraire.

Seulement, il y a un double piège, dans lequel nous sommes tombés bien comme il faut, avec les pieds qui giclent dans la boue, tout comme ces footballeuses qui se taclent sur le gazon à l’image de leurs homologues masculins.

On a gagné une bataille (l’acquisition de droits et libertés même s’il manque encore des choses) mais on est loin d’avoir gagné la guerre (un véritable équilibre sur le plan social et sociétal).

LE CAPITALISME GRAND GAGNANT DES COMBATS FEMINISTES

On est d’accord sur ce point : le féminisme doit jouer sur ce qui rend les femmes indépendantes et non plus soumises.

  • Le travail par exemple parce qu'il permet l'indépendance financière et l'éloignement du rôle de la femme au foyer.
  • Le sexe ensuite car il s'agit de faire reconnaitre et d'assumer les désirs de la femme comme aussi importants à assouvir que ceux des hommes.

A la base, le féminisme est souvent lié aux idées de gauche car contre les schémas dits trop traditionnels de la famille. Seulement, la génération actuelle des trentenaires et quarantenaires féministes est obnubilée par l'épanouissement au travail et/ou la liberté sexuelle absolue.

On en arrive à promouvoir plutôt le coté carriériste et dénigrer l'engagement dans un couple, ce qui n'est pas vraiment de gauche. Est ce qu'être féministe revient forcément a prendre un rôle dans le système pour faire partie des requins?

Ici, notre foot féminin est trop souvent comparé au business généré par le foot masculin. Comme si ce dernier était le modèle à atteindre (dans ce cas il y a du boulot). On devrait peut-être au contraire se poser des questions sur le foot masculin dont le système a fait perdre un peu d’esprit sportif, face à la fraîcheur représentée par le foot féminin qui justement met le sport en avant, à défaut d’avoir du fric et des énormes audiences.

SI T’ES FEMINISTE, PROUVE LE !

A promouvoir le sexe comme moyen d'indépendance, logiquement on se dit que ne pas l'utiliser c'est ne pas lutter.

Ainsi, si j’ai une sexualité ordinaire, par choix, parce que ça ne m’a jamais tenté de multiplier les partenaires, d’avoir des plans culs ; si je n’ai jamais céder à la tentation ou eu l’intention de tromper mon copain, et n’ai au final connu que 2 ou 3 « partenaires » (en plus je n’aime pas trop le mot « partenaire »), alors je dois être désignée comme coincée ?

En effet, pour certaines féministes, je n’assume dans ce cas pas ma féminité pleinement et serais soumise à un carcan masculiniste, qui voudrait que je reste fidèle à une certaine image que les femmes sont censées renvoyer.

De même pour le travail, une non carriériste qui envisage (horreur) de suivre son mari en interrompant son boulot quelque temps sera considérée comme rétrograde. Alors qu'on pourrait plutôt encourager cela, mais dans les deux sens.
Au final, en prenant une femme occidentale mariée, le piège est proche. En effet, soit la femme est obligée de tout mener de front (carrière, amant, enfants, ménage, courses, bouffe), car le partage des taches n'est pas encore d'actualité. Et la c’est le burn out assuré.

Soit elle fait comme le mari tel qu’on pourrait se l’imaginer, dans ce cas la famille est délitée. Il n’y a plus de structure et on tombe dans une société encore plus individualiste et égoïste.

SOLUTION ? UN FEMINISME PARTAGE

Ce triste constat, attention, ne doit pas être imputé aux femmes et féministes qui voudraient pouvoir choisir leur vie, au détriment des valeurs qui construisent notre société moderne.

La faute revient à la société qui ne prend pas à bras le corps ce combat qui en est un et qui doit permettre à la femme de même qu'à l'homme de prendre la place qu'il faut, égale. Il est question ici d’équilibre des places et des rôles joués par chacun, au-delà de la reconnaissance des droits et libertés. Car c’est bien beau d’avoir le droit de travailler, mais si c’est pour sacrifier l’idée éventuelle d’être mère ou d’avoir une vie de couple épanouie (ou encore plein d’autres choses d’ailleurs), à quoi bon ? Pour exprimer nos droits, on doit avoir davantage de PLACE.

Pour cela il faut revoir des choses. Le travail professionnel doit être partagé, il ne peut être question pour le mari de continuer à travailler plus de 40h si la femme fait carrière aussi (évidemment au milieu de ces belles pensées il y a la problématique du pouvoir d’achat).

Nota Bene gaucho : Il est en effet étrange qu’auparavant un homme parvenait à travailler pour nourrir sa famille et qu’aujourd’hui un couple galère avec deux boulots pour avoir un bébé.

Le féminisme doit être vécu par les hommes et les femmes, pas seulement ces dernières sinon c’est perdu d'avance dans cette société.

Pour revenir au foot féminin : à quoi ça sert de parler de ce sport de façon magnifique si c’est pour ne pas laisser de créneau, ne serait-ce qu’un temps, pour donner une CHANCE aux sportives d’être regardées et le CHOIX aux spectateurs de regarder autre chose ?

CE QU’UNE FEMINISTE DEMANDE C’EST D’AVOIR LE CHOIX

Parce que le féminisme, c'est de permettre aux femmes de pouvoir CHOISIR leur vie. Or actuellement, elle est dictée soit par les hommes soit par les clichés sur le féminisme. Là est la grosse erreur, et le piège pour les femmes.

Au final, le féminisme, un peu de la faute de certains mouvements, mais surtout du fait du traitement médiatique et de la vision méprisante sur les théories féministes en permanence, se mord la queue et risque de faire gravement fausse route.

Nota Bene sur ma génération :

J’ai l’impression que nous sommes de plus en plus de ma génération, à commencer à peine à travailler, et à se rendre compte qu’on se bat pour travailler comme des forcenées, mais qu’en attendant on n’est pas sûres que faire carrière est LA chose qui va vraiment nous guider. Sans oublier que faire ses preuves est beaucoup plus dur dans le monde du travail, et que nos autres envies de projet (faire un enfant, avoir un congé un peu plus long) sont beaucoup plus handicapantes pour nous que pour nos chéris. Un jeune papa ne sera jamais discriminé à l’embauche… Une jeune mère si.

Et le problème, c’est que si on accepte ces règles dégueulasses sans chercher à changer en profondeur, on est foutues. Et au final, on se sent condamnées à devoir, un jour, faire le choix entre boulot ou amour, boulot ou enfants etc.

Il y a urgence à changer de direction. Car on est sur un terrain où tout est pipé. Et l’équipe en face de nous est bien trop forte.

Rédigé par t-as-vu-ma-plume

Publié dans #Le Canard se déplume, #Je prends ma plume...

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A
perso;je ne plein pas les femmes;quand sur le lieu de travaille les cadres féminins et masculin propose à des femmes. d'être chef d'équipe au même taux horaires et prime que leur collègues masculin elle refuse.<br /> quand on dit aux femmes quelles doivent payé leur entrée en discothèque et club libertin au lieu que cela soient gratuit ;histoire d'être bien prise au sérieux du moins cela éviterais d'être vu comme une profiteuse;c'est idem elles son pas d'accord.<br /> comment voulez vous que la femme soient prise au sérieux dans c'est demande multiple.........<br /> il y en a plein d'autre de c'est situation comme celle la
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